Les surdités de l’enfant
Si vous constatez une absence de réaction de votre enfant face aux bruits, s’il présente un comportement agité ou au contraire apathique ou s’il présente un retard de langage, cela peut signifier un problème d’audition.
Statistiquement, un enfant a une chance sur 1000 de naître sourd. Le dépistage précoce est systématiquement mis en place et cet handicap n’est pas toujours évident à repérer. En France, environ 1 million de Français sont touchés par la surdité profonde.
Quelles sont les différentes formes de surdité chez l’enfant ?
Plusieurs types de surdité sont distinguées en fonction de l’organe touché :
- La surdité de perception : une lésion est présente sur le nerf auditif ou bien dans l’oreille interne, précisément dans le système auditif. Souvent définitive, elle se traduit par une surdité légère ou totale. Cette forme se manifeste dès la naissance et s’explique majoritairement pour des raisons génétiques. Cependant, d’autres causes peuvent également l’expliquer comme l’hypertrophie, une souffrance fœtale aiguë, une grande prématurité ou une infection materno-fœtal. Lorsque l’enfant est encore en bas âge, la pathologie peut également être consécutive à une méningite.
- La surdité de transmission : les ondes sonores transmises dans l’oreille moyenne externe sont altérées. Une malformation congénitale de l’oreille peut expliquer cette pathologie. Pour un enfant, la surdité de transmission peut être entraînée à des otites chroniques d’une durée supérieure à trois mois. Cependant, des traitements chirurgicaux et médicaux peuvent permettre de traiter la surdité de transmission.
- La surdité congénitale: la pathologie concerne les enfants enregistrant une perte auditive dès leur naissance, ce qui nuit considérablement à son développement. Les causes peuvent être génétiques héréditaires comme à cause du syndrome de Usher, Stickler, Branchio-Oto-Rénal, Waardenburg, d’un déficit en biotinidase ou suite à une maladie de Refsum. Une naissance prématurée peut également expliquer une surdité congénitale, tout comme une hypoxie et des infections in utero.
- Les surdités liées à des infections : le cytomégalovirus ou CMV est encore largement sous-estimé. On sait aujourd’hui que la primo-infection maternelle ainsi que les réinfections peuvent causer une surdité chez l’enfant, notamment de type unilatéral. D’autres infections prénatales sont également responsables de la surdité comme la toxoplasmose.
- Les surdités liées aux otites séro muqueuses : en cas de mauvaise ventilation dans l’oreille, il y a une stagnation du mucus qui entraîne une plus grande sensibilité face aux bactéries et aux virus. L’otite séromuqueuse ou OSM touche près de 10 % des enfants dans une tranche d’âge spécifique et peut entraîner dans certains cas une surdité transmissionnelle malformative ou perceptive.
Le système auditif reste complexe. Les cellules ciliées de la cochlée présentes dans l’oreille interne en sont la preuve. Il faut pour comprendre ces phénomènes rapidement vous tourner vers un spécialiste en cas de problèmes.
À quel moment faut-il s’inquiéter ?
Peu importe le type de surdité, le trouble peut survenir à n’importe quel âge. Cependant il existe des différences notables car chaque enfant peut être touché avec un degré différent selon son âge et selon la perte auditive.
Un retard de parole ou de langage peut être observé chez l’enfant par rapport à son vocabulaire, son articulation ou la syntaxe. Une absence de réaction de sa part est également observable par rapport à la voix ou aux bruits. Cependant, ces différentes constatations doivent être modérées, car les premiers mots de l’enfant se situent généralement entre 12 et 17 mois.
- De la naissance à trois mois, l’enfant ne semble pas réagir par rapport aux bruits extérieurs. Même lorsque vous faites du bruit pendant son sommeil, il reste imperturbable.
- Entre l’âge de 9 et 12 mois, vous constatez que votre enfant ne double pas certaines syllabes comme dans le mot papa ou maman.
- Entre 12 et 24 mois, aucune amélioration du langage, contrairement aux autres enfants, il n’essaye pas d’imiter les sons, ne se tourne pas lorsque l’on appelle et il n’obéit pas.
- À l’âge de trois ans, son vocabulaire n’évolue toujours pas et l’enfant rencontre toujours des problèmes d’articulation.
- Au-delà de quatre ans, des confusions phonétiques sont dénotées sur certains sons avec les lettres «p, t, b, d, v et f ». Si vous avez besoin de monter le volume sonore de la musique ou de la télévision, ce sont des éléments à prendre en considération pour vous orienter vers une consultation. Des troubles du comportement peuvent être également associés, se traduisant par un enfant hyperactif, agressif ou au contraire distrait.
Le dépistage auditif chez l’enfant
Bien qu’un arrêté fut pris par le gouvernement en mai 2012, le dépistage gratuit dès la naissance n’est pas systématiquement appliqué. Pourtant, son efficacité ne peut être remise en question concernant la surdité néonatale. Il s’opère à la maternité ou au maximum avant que l’enfant n’entre dans son troisième mois.
Durant les six premières années de l’enfant, le contrôle de l’ouïe est systématiquement effectué par le médecin généraliste ou par le pédiatre. Cela se fait via les visites médicales obligatoires qui sont entièrement remboursées par la sécurité sociale. Les visites obligatoires doivent être effectuées au cours de la première année, trois pour la seconde année de l’enfant et enfin deux rendez-vous chaque année jusqu’à l’âge de six ans. Ce sont des tests spécifiques qui peuvent s’opérer en utilisant des boîtes de Moatti. Pour les enfants en bas âge jusqu’à 6 ans, l’orl teste l’enfant avec l’audiométrie comportementale, caisson lumineux, gyrophare, tv show, train show, jeux de construction, etc. Les surdités légères sont ou unilatérales sont généralement détectées à partir de 6 ans. Par contre les surdités plus importantes sont détectées plus jeunes.
Les méthodes utilisées pour repérer la surdité chez l’enfant
Jusqu’à l’âge de six ans, l’acuité auditive est évaluée en utilisant l’audiométrie de conditionnement. Les tests sont adaptés en fonction de son âge en utilisant des jouets, des tests sur le réflexe d’orientation conditionnée, par rapport à son prénom, ainsi que des tests d’image.
Au-delà de six ans, l’audiométrie de conditionnement pratiquée chez l’enfant est identique aux adultes. Le test s’opère dans une cabine insonorisée en utilisant un casque isolant à positionner sur les oreilles. Dès qu’un son est émis, l’enfant doit l’indiquer par un geste de la main.
Le traitement à appliquer pour une surdité de perception
Dans la majorité des situations, l’appareillage s’avère la meilleure situation afin d’amplifier les sons. Il est également possible d’avoir recours à un implant cochléaire. Ce dernier est un dispositif médical qui permet de transmettre un signal acoustique en un signal électrique qui sera directement envoyé dans le système nerveux.
Si les parents refusent l’appareillage, il est possible de s’orienter vers un moyen de communication différent comme par exemple celui du langage des signes.
Le traitement à appliquer pour une surdité de transmission
Parmi les causes les plus fréquentes de la surdité de transmission chez l’enfant, l’otite séreuse arrive en haut du classement. Des diabolos appelés également aérateurs trans-tympaniques sont posés sous anesthésie générale. Les sécrétions sont ainsi éliminées dans l’oreille moyenne grâce à une meilleure ventilation favorisée par un système de drainage. L’enfant aura alors une meilleure perception dès son environnement.
Il est également possible d’effectuer une intervention chirurgicale dans le but d’effectuer une réparation au niveau du tympan, cela s’appelle la tympanoplastie.
Grâce à un acte chirurgical, la surdité de transmission est alors corrigée ce qui évite de passer par un appareillage. Cependant si l’acte ne peut pas être effectué ou retardé pour des raisons de croissance, l’utilisation de prothèses auditives est ainsi préconisée pour que l’enfant ne cumule pas de retard dans son langage.
Finalement, peu importe le type de surdité, il est important que l’enfant bénéficie d’une prise en charge orthopédique, ainsi que d’un soutien éducatif pour l’accompagner dans l’handicap.
Le classement de la surdité
Une perte d’audition est caractérisée en décibels et >s’opère sur trois fréquences conversationnelles à 500 Hz, 1000 Hz et 2000 Hz :
- Lorsque la perte se situe entre 0 et 20 décibels, l’audition est caractérisée comme normale ;
- Entre 20 et 40 décibels, on parle alors de surdité légère ;
- Lorsque la perte se situe entre 40 et 70 décibels, une déficience auditive moyenne implique un enfant malentendant ou demi sourd. Les enfants perçoivent alors la voix des personnes à proximité, mais ne comprennent pas les paroles ;
- Entre 70 dB et 90 dB de perte, c’est une surdité sévère, impossible pour l’enfant de comprendre la moindre parole ;
- Lorsque la perte dépasse 90 dB, l’enfant est défini comme un sourd profond.