Perte auditive et démence : y a-t-il un lien ?
Les fausses croyances
Il est commun de croire que la perte auditive n’altère en rien notre état de santé, si ce n’est que notre audition. Cependant, une perte d’audition négligée pourrait avoir davantage de répercussions qu’on ne le croit, en particulier sur notre santé mentale.
Le vieillissement de la population est un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur dans notre société. Nous observons de surcroît une importante croissance du nombre de personnes aux prises avec la démence. En vieillissant, il est naturel que nos capacités cognitives soient plus limitées. Mais certains facteurs sont susceptibles d’accélérer la dégradation de ces dernières, comme la perte d’audition et influencer la démence. Comment expliquer le lien entre la perte auditive et la démence ? Lisez ce qui suit.
La démence ou l’altération des fonctions cognitives
La démence est un phénomène dans lequel les fonctions cognitives sont détériorées par certaines maladies. Ce processus qui s’installe petit à petit peut entraîner bon nombre de problèmes cognitifs, dont des troubles liés à l’orientation, à la mémoire, au jugement, aux compétences linguistiques, aux aptitudes comportementales… Ces problèmes chamboulent la vie et les activités quotidiennes des personnes qui en sont atteintes. On estime à environ 50 millions le nombre d’individus au monde souffrant de démence.
Des études scientifiques ont dévoilé que les personnes souffrant d’un déficit auditif – les aînés en particulier – sont plus susceptibles de présenter des signes de démence que ceux dont l’ouïe est fonctionnelle. La perte auditive s’accompagne d’un déclin cognitif rapide chez les séniors. La forme la plus courante de démence est la maladie d’Alzheimer qui se traduit par l’extinction progressive des cellules nerveuses du cerveau.
On entend avec son cerveau et non avec ses oreilles
Le fonctionnement du système auditif est complexe. C’est votre oreille interne qui, via le conduit auditif, transmet des fréquences sonores à votre oreille moyenne puis interne. Les cellules ciliées transforment le son en signaux électriques captés par votre cerveau. Ainsi, c’est bien ce dernier qui est responsable des sons que vous percevez.
Les trois principales théories avancées par de récentes recherches visant à faire la lumière sur la relation entre la perte auditive et la démence sont les suivantes :
Retrait social – Les personnes aux prises avec une perte auditive éprouvent de la difficulté à suivre les conversations due à une compréhension restreinte de ce qui se dit. Ce faisant, elles tendent à s’isoler et reçoivent ainsi moins de stimuli, ce qui affecte leurs capacités de réflexion et de concentration ainsi que leur mémoire.
Épuisement cérébral – La difficulté engendrée par l’incapacité à décrypter les sons épuise l’énergie du cerveau. Un moins grand nombre d’efforts sont par conséquent consacrés aux autres fonctions cérébrales, ce qui peut provoquer un accroissement du risque de démence.
Lien pathologique, génétique et environnemental – Il pourrait y avoir également un lien pathologique entre la perte d’audition et la démence. Un facteur génétique ou environnemental pourrait aussi être en cause, qui mènerait à ces deux troubles de la santé à la fois.
Le recours à un appareil auditif pour combattre la démence
L’exposition au risque de démence varie selon le niveau de perte d’acuité auditive. Les personnes dont la perte auditive est légère courent deux fois plus de risque de souffrir de déclin cognitif. Celles qui présentent une perte auditive modérée voient ce risque tripler, tandis que le déclin des capacités cognitives afflige cinq fois plus celles aux prises avec une perte auditive sévère.
L’utilisation d’un appareil auditif est fortement recommandée en vue de réduire la perte auditive et de préserver les fonctions cérébrales (mémoire, concentration, attention, réactivité) plus longtemps pour ainsi réduire le risque de démence. Il a été démontré hors de tout doute qu’un cas de démence sur dix pourrait être évité si un traitement était appliqué à temps. Il est donc essentiel pour une personne sénior présentant une baisse de son acuité auditive de faire tester son audition dans un centre auditif, même si elle considère que le fait d’entendre moins bien est un processus normal du vieillissement. L’identification et le diagnostic précoces de la perte auditive ainsi que la pose d’un appareil auditif adéquat par un audioprothésiste contribuent à faire obstacle aux désagréments relatifs au déclin cognitif et à la démence en maintenant le cerveau actif en permanence.
Vers qui se tourner pour soulager les troubles de l’audition ?
En premier lieu, pour tester son audition, il suffit de prendre rendez-vous avec un audiologiste rattaché à un centre auditif réputé. Celui-ci déterminera la présence ou non d’une perte auditive, son type et son degré de sévérité en vue de proposer à son client le traitement et les aides auditives les plus appropriés. Vous pouvez également vous rendre chez un médecin ORL qui saura évaluer les problèmes de perception des sons et des bruits que vous pouvez avoir. En fonction des résultats obtenus, ce professionnel peut référer son client à un audioprothésiste qui identifiera la situation du demandeur, évaluera ses besoins et tiendra compte de ses attentes en ce qui a trait à son futur appareil auditif. L’audioprothésiste est également en mesure de prodiguer des conseils quant au choix du modèle de l’appareillage.
Un problème auditif n’est pas anodin et, comme vu précédemment, peut engendrer une perte de qualité de vie. Des signes, même bénins, de troubles auditifs (acouphènes, surdité mineure, légère déficience auditive) devraient amener la personne affectée à faire tester son audition dans un centre auditif dans les plus brefs délais.